Rattacher un grand patrimoine social à la ville
Décrivant une séquence de plus de 250 mètres, Garennes de Pilleux est une figure structurante du boulevard René Coty, un axe urbain très emprunté qui relie les quartiers ouest de Nantes aux quais de la Loire, puis au centre-ville.
Soixante ans après son édification, les travaux de rénovation (qui relèvent essentiellement d’une amélioration thermique par l’extérieur) sont une formidable occasion de réinterroger l’image même de ces grands objets répétitifs dans la ville. Comment mettre en valeur leurs atouts, pour qu’ils soient mieux habités ? Comment l’architecture peut-elle contribuer à mieux insérer les habitants dans la vie de la cité ? comment peut-elle changer le regard collectif sur un patrimoine social de grande taille ?
Notre proposition repose ici sur trois identités distinctes, dont la personnalité minérale en briques « situe » les bâtiments en les rattachant aux teintes du paysage architectural nantais : blondeur des tuffeaux et granits utilisés pour les murs, ardoises des toitures, ocres des briques utilisées sur les cheminées, …
L’ajout de corniches filantes et de bandeaux en demi-teinte apportent un jeu de modénatures et d’échelles. Visuellement plus haut, le rez-de-chaussée devient aussi plus juste. La brique renvoie à un matériau minéral, authentique et « humanisant » : comparable à la taille d’une main, légèrement irrégulier, on l’appréhende facilement d’un point de vue sensible.
Cette ouverture dans les teintes nous offre la possibilité de donner une véritable personnalité à chacun des bâtiments (par contraste des teintes), tout en conservant une grande cohérence architecturale, une harmonie des matières entre bâtis.
