une multitude de situations habitées
Le projet 75S est voué à l’habitat social, il se distingue par son incomparable ouverture au paysage face au plus grand espace agricole encore exploité de la petite couronne. Inspirée par l’ancien tissu maraîcher de la plaine, la géométrie de l’îlot invitait à composer selon une organisation en lanières. D’un point de vue urbain, le projet entend conclure une série de grands bâtiments par une architecture d’angle, un signal au contact de l’avenue de Stalingrad. La position stratégique de cet évènement, au croisement d’un parc métropolitain et d’un axe structurant questionne donc l’identité même du nouveau quartier : elle doit symboliquement témoigner d’une nouvelle façon de vivre le territoire de Saint Denis dans un rapport étroit aux vues et à la nature. Mis en évidence par l’immensité du paysage en face duquel il s’expose (cet ensemble sera notamment perçu depuis la sortie du métro Saint-Denis université), le projet affiche l’ambition de l’aménageur : à contrepied d’une certaine banalité renvoyée par les grands ensembles situés à proximité, il inspire la variété, l’hospitalité, la délicatesse, l’élégance et l’élancement.
Les alentours présentent encore aujourd’hui de pittoresques traces de l’histoire maraîchère, petits patrimoines singuliers qui ont marqué l’identité de la plaine : murs en maçonneries composites, dais de briques couronnés de citernes, petits bâtiments isolés dont les codes architecturaux renvoient à la ville de faubourg. Il nous importait de poursuivre ce fil poétique et sensible à travers la matérialité du projet, afin que l’architecture appartienne pleinement au territoire de Saint-Denis. Les matériaux utilisés s’inscrivent dans cette tradition minérale : ils sont limités en nombre, blonds et clairs. L’ensemble revêt des teintes naturelles, en pleine masse, dont la multiplication d’éléments de petite taille, les briques, vise à installer une dimension humaine.
Dans un jeu de gradins, l’architecture suggère de multiples situations habitées. Elle propose différentes façons de vivre en fonction de la hauteur et des expositions. L’enjeu de ce grand projet s’inscrit dans un paradoxe évident : sa relative monumentalité ne doit pas dissoudre la dimension domestique des habitats.
Les fenêtres sont grandes, à l’échelle de ces hauts bâtiments, elles expriment l’intérêt même qu’il y a à habiter en hauteur en face d’un parc où il n’y a pas de vis-à-vis : l’extraordinaire ouverture aux vues. Certaines ouvertures proposent de véritables baies vitrées, dans un dessin qui renvoie à l’imaginaire de l’atelier ou de la serre agricole.
programme construction de 87 habitations sociales et commerces client Logirep surface 7 200m² budget 14M€ HT mission maîtrise d'œuvre complète statut projet lauréat, études en cours label RT 2012 - 20% développement BIM équipe urbanmakers (architecte mandataire) avec YLÉ architectes (architecte associé), Ginko&associés (BET structure, fluides, thermique), Ecallard (économie), ITAC (acoustique) aménageur Plaine Commune Développement